Patrick Villard et le métier de DPO
Pouvez-vous nous résumer votre carrière en quelques mots comme DPO mais aussi coach sportif ?
J’ai travaillé dans la finance, la gestion commerciale, la direction des ressources humaines, le contrôle de gestion, l’informatique, la responsabilité de la sécurité des systèmes d’information, comme RSSI, la gestion clients, les méthodes et organisations, avec le Lean 6 sigma par exemple, … et j’ai été adjoint d’un directeur général. Cette richesse d’expériences m’a beaucoup apportée lorsque je suis devenu CIL en 2006, en plus d’être RSSI.
Du côté sportif, c’est identique, j’ai touché à beaucoup de sports, mais je suis tombé dans l’athlétisme en cadet et je suis devenu coach très jeune. Mon travail a fait que je ne pouvais pas consacrer le temps nécessaire à l’entrainement et après avoir eu un athlète en 1992 au JO de Barcelone, j’ai « levé le pied », sans arrêter pour autant.
Vous intervenez aujourd’hui dans le MS pour apporter votre expertise et expérience, comment pouvez-vous nous résumer votre intervention ?
Je pars d’une réalité. Nous sommes tous des êtres singuliers, par conséquent rares, 8 milliards d’êtres uniques sur terre. Nous avons tous avec des qualités avec lesquelles nous devons travailler.
Le DPO est là pour faire comprendre aux personnes, l’indispensable protection des données qu’elles doivent intégrer dans leur vie de tous les jours, et pas que dans les moments de travail. Chaque individu doit avoir la capacité d’agir et de réagir de manière adaptée face à des situations qui ne seront pas forcément dans des manuels.
Lorsque nous étudions, nous acquérons des connaissances, un savoir que tout le monde peut apprendre : les lois, la mécanique automobile, la cuisine, …. Ce qui va faire la différence, sur le terrain, sera bien sûr notre savoir-faire mais surtout, couplé à notre savoir être.
J’interviens dans le MS sur un savoir-faire, des méthodes utilisées, éprouvées, même dans des métiers différents qui sembleraient éloignées de la protection des données. Je raisonne avec les étudiants de manière déductive, en partant d’une règle, d’un cas particulier pour obtenir un résultat avec des exemples.
Ensuite, en lien avec le savoir-faire, j’ai acquis la conviction que le DPO avait une posture de coach dans l’entreprise. Je propose de travailler sur un savoir être avec un retour de mes expériences et de mes erreurs, dans mon travail et dans mon coaching. Cette fois nous travaillons de manière inductive en partant d’exemples vécus principalement dans le sport, les analogies avec le métier de DPO sont fortes, pour en induire des règles praticables venant de grands sportifs, entraineurs et même philosophes. L’analogie a un pouvoir, elle fait partie des qualités de tous, nous l’utilisons sans la percevoir depuis que nous sommes nés, pour vivre et comprendre. Les étudiants doivent intégrer individuellement les informations en fonction de leurs propres vécus et de leurs émotions. C’est en fin de compte un cours qui devient individuel. Ils doivent être eux et de ne pas copier quelqu’un qu’ils ne seront jamais.
Si vous ne deviez donner qu’un conseil à un DPO en poste, quel serait-il ?
Question compliquée, peut-on donner un conseil unique à des êtres différents ?
En plus, un seul serait très synthétique.
Je pense, suite à ce que je viens de vous dire, qu’il faut, dans la pratique, travailler avec ses qualités, ce sera plus facile et valorisant pour nous ; s’attacher à des faits, sans aucune supposition que nous ne pourrons pas défendre ; être à l’écoute, on apprend beaucoup des autres et l’écoute est une porte ouverte vers eux, être positif, savoir valoriser ce qui nous fait avancer ; ne pas vouloir atteindre la perfection sous peine de ne jamais rien livrer, il faut s’améliorer de façon continue.
Patrick Villard