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Témoignage d’expert : Raffaella Bottino

1 avril 2022

Raffaella Bottino - Intervenante pour le Mastère Spécialisé® Management et Protection des Données à Caractère Personnel

Selon vous, quels sont les messages importants que doivent retenir les futurs DPO en matière de communication interpersonnelle ?

Le métier de DPO a un volet fortement technique, qui s’apparente à celui du consultant : il analyse, consulte, propose des solutions. Il est aussi vecteur de changement dans le process et dans l’organisation de l’entreprise qui doit adapter ses procédures et ses modalités de travail à des nouvelles contraintes.

La capacité du DPO à communiquer avec tous les acteurs impliqués, à expliquer, impliquer, convaincre et parfois à négocier en surmontant les résistances et les comportements d’obstruction est fondamentale et joue un rôle stratégique.

Retour sur la période COVID-19 : comment avez-vous relevé le challenge de l’enseignement à distance ?

A cette époque la pédagogie à distance était aux babillements mais personnellement j’avais déjà eu des expériences et commençais à avoir à disposition certains outils. Cette première expérience m’a conduit à travailler mes cours de façon très différente par rapport au présentiel. S’il y a un enseignement que j’en retire c’est que la pédagogie à distance demande une vraie ingénierie pédagogique en amont et elle ne peut pas être la simple transposition d’un cours présentiel.

Le rythme doit être aussi varié que possible avec des alternances entre apports théoriques « magistraux » et exercices ou débats et échanges avec la classe.

La difficulté majeure a été, dans le cas spécifique de la discipline enseignée, de dépasser le mythe de la communication comme un élément qui se joue seulement dans un contexte de présence physique avec l’interlocuteur.

Comment avez-vous pu réaliser la partie pratique (travaux de groupe, mise en situation) à distance ?

Je trouve qu’il est particulièrement important en tant que formateur de donner beaucoup d’espace aux mises en situation et à l’interaction, surtout quand il s’agit de travailler sur des soft skills comme la communication, où c’est plutôt une affaire de posture que de technique, mais à distance cela s’amplifie !

A distance nous sommes soumis à un appauvrissement des signes communicationnels, à une multiplication des facteurs de distraction que le formateur ne peut pas constater personnellement et à une tendance à l’efficience qui fait aller plus vite et plus centré à l’objectif.

Dans ce cas je multiplie la demande de feedbacks, je sollicite avec variété dans les outils : sondages, discussions ouvertes, questions/réponses, réactions sur le chat, travail en petits groupes (possibles sur TEAMS et faciles à organiser) et moments de recherche personnelle avec droit à la déconnexion (minutée).

Le recours à la caméra est essentiel dans un cours sur la communication et demande donc lors des exercices, des jeux de rôle proposés de la garder allumée, puis on débriefe collectivement.

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